Sujet : Tragédie de Elizabeth LaBan

Résumé 

Dans un internat privé près de New York, deux adolescents se retrouvent les héros involontaires d'une tragédie moderne. Amour impossible ou fragile, difficultés à s'accepter, choix cruciaux : de leurs récits croisés surgit une histoire poignante où suspense, humour et sentiments se mêlent avec brio.

Un roman envoûtant, qui vous touche au cœur, dans la veine de John Green.

Livraddict

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Ma note : 8/10

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Mon avis 

Sujet : Tragédie est un roman méconnu, une petite chose de 320 pages perdue au milieu des autres livres d'auteur beaucoup plus populaire, sa couverture est à son image, elle est belle envoûtante mais simple, elle ne nous fait pas croire qu'elle renferme autre chose qu'une simple histoire, elle ne nous promet pas monts et merveilles, elle nous promet la vérité, elle nous promet une tragédie. 

C'est au travers de Duncan qu'on entre dans cette histoire, il entre en terminal au pensionnat Irving et dans ce dernier il existe une tradition, lorsqu'un terminal s'en va, il choisit à qui il laisse sa chambre et il lui offre un trésor. Ce trésor peut être n'importe quoi, un chèque, une pizza moisi, un chiot, un vieux caleçon sale, n'importe quoi. Lorsque Duncan arrive, il a peur de la chambre qu'il aura, il a peur de ce qu'on lui aura laissé parce qu'il est hanté par quelque chose qui s'est passé l'année précédente. Il obtient la chambre qu'il redoutait tellement, la petite chambre du coin, la chambre de l'albinos. Tim, l'albinos, lui a laissé un trésor "pitoyable" selon lui, une pile de CD. Mais Tim lui a offert le pardon, parce que sur ces CDs, il a expliqué son histoire avec Vanesse, sa Tragédie à lui, il lui révèle tout ce qui s'est passé et dont il n'a pas eu conscience l'année précédente, il lui offre la vérité. 

Vous savez que je ne suis pas fan des romans contemporains, pourtant celui-ci a été très particulier. 

Il y avait dans l'histoire, ou plutôt la confession, de Tim un côté addictif que je ne m'explique pas vraiment, il nous racontait simplement ses journées au lycée, son semestre de terminal à Irving, 6 petits mois gravé en 5 CDs, 6 petits mois où il s'est passé tellement de choses banales et tellement d'imprévues. Tout comme Duncan, vous allez vous accrocher à sa tirade, qu'il ne cessera de ponctuer de référence à la fameuse dissertation sur la tragédie que doive écrire tous les terminales, c'est une épreuve décisive dans leur année, ça en devient presque une obsession. On lit avec facilité les mots de Tim, on entend presque sa voix, comme si c'était nous qui écoutions ces CDs dans la petite chambre de Duncan, on suit pas à pas en pressentant que la fin sera affreuse. On le suit comme on regarde un accident sur la route, on sait que c'est mal, on sait qu'on ne veut pas s'approcher, mais quelque chose en nous nous pousse à fixer cet événement, à vouloir tout savoir dessus. 

Cette confession ne sera pas sans conséquence sur Duncan, Tim va à travers ses CDs, influencé sa vie, ses choix, ses envies mais aussi le couper du monde parce que Duncan s'en veut et qu'il a besoin d'avoir le fin mot de cette histoire, de ces enregistrements pour savoir ce qu'il aurait du faire autrement pour savoir ce qu'il aurait pu sauver. 

Je me suis beaucoup attachée à Tim, ce jeune homme qui a vécu beaucoup de choses difficiles, qui a du subir le regard sur sa maladie, qui a eu peur toute sa vie d'être rejeté ou malmené et qui en trouvant Vanessa penser avoir trouvé la joie, le bonheur à l'état pur. Mais rien n'est jamais si simple, n'est ce pas ? 

Je n'ai pas beaucoup aimé cette dernière, elle avait quelque chose de frais certes, quelque de vrai aussi, qui nous donnait envie de la connaître mais elle avait surtout quelque chose au fond d'elle de totalement faux, qui la faisait se balancer entre deux êtres totalement différent, j'avais l'impression qu'elle manipulait Tim du début à la fin, qu'elle lui faisait du mal sans le vouloir peut être, mais qu'elle le voyait bien. 

Cependant, ils sont touchants, leur histoire, ou l'image que Tim en avait été très belle, une sorte d'espoir qu'on ne fait que toucher du doigt. 

Au fond c'est simplement ça, cette histoire m'a touché, elle m'a emporté dans ce pensionnat comme-ci j'y étais, comme-ci j'avais vécu à la place de Duncan dans cette petite chambre, accrochée à mon baladeur. Cependant, je m'attendais à être nettement plus submergée par l'émotion, à ressentir beaucoup plus et peut être, au fond, à pleurer et souffrir avec eux, n'est ce pas censée être une Tragédie ? Mais ce ne fût pas le cas, j'ai ressenti, mais pas assez à mon goût et aussi parce que la fin est un peu fragile, j'ai été déçu, je m'attendais à beaucoup plus.  

En bref, c'est un bon roman contemporain, une belle histoire, une belle confession dans un environnement tout à fait plausible, on s'y croirait sans mal, on a même l'impression d'y être, de voir cette petite chambre du coin. C'est très émouvant, on se sent proche des personnages et on se laisse immerger dans l'histoire mais il m'a manqué un poil plus d'émotion pour être totalement convaincue.