lundi 5 octobre 2015

Even dead things feel your love de Mathieu Guibé



Résumé

Au terme de votre vie, à combien estimez-vous le nombre de minutes au cours desquelles vous avez commis une erreur irréparable ? De celle dont les conséquences régissent d’une douloureuse tyrannie vos agissements futurs jusqu’au trépas. Mon acte manqué ne dura pas plus d’une fraction de seconde et pourtant ma mémoire fracturée me renvoie sans cesse à cet instant précis tandis que la course du temps poursuit son inaltérable marche, m’éloignant toujours un peu plus de ce que j’ai perdu ce jour-là. Je me demande si notre dernière heure venue, les remords s’effacent, nous délestant ainsi d’un bagage bien lourd vers l’au-delà ou le néant, peu importe. Puis je me souviens alors qu’il s’agit là d’une délivrance qui m’est interdite, condamné à porter sur mes épaules ce fardeau à travers les âges, à moi qui suis immortel.

L’amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.

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Ma note : 7/10
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Mon avis 

Je ne sais plus si je vous l'ai dit ici, mais je serai aux Halliennales ainsi qu'à la "pré-soirée" et pour le coup, je me suis dit que j'allais sortir les romans de ma PAL des auteurs présent au salon, ce qui comprend Mathieu Guibé et le livre que je vous présente ici. 
Ma première approche de ses romans n'avait pas été couronné de succès, je n'avais pas beaucoup aimé "A un sanglot de moi, tu reposes" (ma chronique) et je n'avais pas retenté l'expérience plus tôt puisque ce roman-ci comporte des vampires... Mais je me suis lancée et c'était plutôt sympa ! 

On rencontre, ici, Josiah, un vampire qui a perdu goût à la vie et pense qu'il n'a plus rien d'humain, qu'il n'est plus qu'un monstre avide de sang condamné à errer toute l'éternité sur terre avec pour seul compagnon : sa soif. Mais de retour dans le manoir de son enfance, il rencontre Abigail, une jeune femme tendre et naïve à laquelle il va s'attacher malgré tout, à cause de leur rencontre autour de la mort d'un renard. Mais l'amour est quelque fois plus douloureux que la pire des blessures et qu'en dire lorsque vous savez que vous devrez l'endurer toute l'éternité ? 

Ce livre se comporte comme un dandy, un lord anglais un peu vieillot duquel on a envie de se moquer. Il démarre lentement de sa démarche hésitante, ne sachant comment nous approcher, comment nous donner envie de continuer à l'écouter, il fait quelque faux pas et puis vous arrivez à la première épilogue, et là... Là vous êtes tellement surprise par ce qu'il vient de vous murmurer à l'oreille que vous ne pouvez plus bouger, vous ne pouvez plus le quitter, vous voulez connaître la suite de tout ceci, comprendre comment cela peut continuer pendant encore des heures de lecture alors que vous, vous pensez que c'est déjà la fin. 

Il est à l'image du personnage de Josiah, un personnage qui va évolué du tout au tout en l'espace de 250 pages, c'est un être qui ne m'a pas vraiment accroché au début du roman, je soupirai déjà du vampire qu'on me présentait. En pleurant tout le beau travail que Ione avait réussi à faire et qui allait s'écrouler dès le premier roman de vampire d'un autre auteur, il était simple, trop romantique, pas agitée de ses démons, juste un homme qui bois un vin très spécial disons. Et puis, il y a eu l'attaque, cette folle journée et là, là j'ai découvert Josiah, son côté inhumain, son caractère féroce, et là j'ai retrouvé les vampires que j'aime, ceux de Stocker ou de tous les autres qui savaient nous faire trembler face à ces hommes qui n'en était plus. 

Je ne peux pas vous mentir, c'est une romance déguisée, une histoire d'amour qui survit au temps, au siècle et aux changements de ces deux êtres qui s'aiment et se détestent de tant souffrir. Mais au fond c'est avant tout une histoire d'acceptation. J'ai vu ce livre comme un cheminement du deuil, comme s'il passait par les cinq étapes qu'on rencontre tous pour enfin arriver à l'acceptation de la perte, l'acceptation que quelques fois la fin vaut mieux pour tout le monde. C'est donc un roman qui m'a ému autant par l'attachement de ces deux personnages, la rage qu'ils mettent en branle pour rester l'un avec l'autre peu importe l'obstacle que par cette fin que je n'attendais pas, je ne pensais pas connaître une fin si triste qui soit en fait une Happy end. C'est quelque chose de très paradoxale, vous êtes heureux pour eux et en même temps vous savez, vous sentez que vous êtes sur le point de fondre en larmes, vous êtes déchirés et encore maintenant, je ne sais pas vous dire ce que j'éprouve pour cette fin, pour ce roman. Il est particulier et la plume de Mathieu Guibé qui a eu du mal à m'apprivoiser pendant les premiers chapitres, a fini par m'emporter dans les confins sombres de Londres, d'un Londres si vieux qui deviendra si proche. 

En bref, un roman que j'ai apprécié, bien plus que je ne le pensais au début de ma lecture. Le début est long, on a du mal à entrer dans l'histoire mais une fois que la seconde partie commence, je vous assure que vous serez attiré par le texte, vous aurez envie de suivre Josiah dans sa déchéance. C'est un livre qui m'a ému et qui me laisse encore un peu déchiré entre deux sentiments. Alors je vous invite à découvrir cette romance d'un autre temps, cette histoire de perte et de retrouvailles, de souffrance et d'amour, cette histoire de vie qui se cache derrière le fantastique pour nous faire croire que nous ne le vivrons pas nous même un jour. 


2 commentaires:

  1. Très belle chronique :)
    tu m'a donné envie de lire ce livre. Allez hop dans ma wish-list!

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    1. J'espère qu'il te plaira dans ce cas ! ^^

      Et surtout que tu lis au format numérique parce qu'en papier il est introuvable à moins de payer une petite fortune... *Pleure*

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