jeudi 23 mars 2017

La fille d'avant de JP Delaney

Résumé

C’est sans doute la chance de sa vie : Jane va pouvoir emménager dans une maison ultra-moderne dessinée par un architecte énigmatique… avant de découvrir que la locataire précédente, Emma, a connu une fin aussi mystérieuse que prématurée. À mesure que les retournements de situation prennent le lecteur au dépourvu, le passé d’Emma et le présent de Jane se trouvent inextricablement liés dans ce récit hitchcockien, saisissant et envoûtant, qui nous emmène dans les recoins les plus obscurs de l’obsession.


Mon avis - 7/10

La fille d’avant est un roman prenant et hors normes.

J’avais été intrigué par le patronyme de l’auteur avant tout, mais par la suite, je n’ai pas été déçu par la lecture de ce récit.

On découvre une histoire sombre et tortueuse qui ne cesse de gagner en intensité et en complexité avec le défilement des pages. J’avoue avoir été mené en bateau pendant une grande partie de ma lecture, j’avais cru comprendre, sentir les sous-entendus, les non-dits de l’auteur et trouver la bonne piste. Mais non, j’ai été bernée jusqu’à la dernière page, jusqu’au dernier souffle d’Emma.
Au final la force de ce thriller plus que son intrigue ce sont ses personnages. Ces êtes si originaux qu’on ne s’attend plus à les croire ou à les comprendre, qu’on suit avec une certaine raideur, une sorte d’attente « du pire ». Oui, on attend qu’il fasse quelque chose d’affreux. Et c’est ça, la tension qu’ils créent entre eux et qu’on ressent, on étouffe au milieu de leur histoire, au milieu de cet océan de dissimulation. On n’arrive plus à démêler le vrai du faux, le passé du présent. C’est un des atouts de l’auteur, réussir à nous perdre entre Emma et Jane, deux personnages si différents, qui ne font que partager une maison à des moments différents.
C’est un récit miroir, un récit où l’on se perd dans le reflet de l’une et de l’autre, espérant suivre mais n’étant que traîner par l’auteur, nous nous perdons un peu plus à chaque page. Saisissant les fausses pistes, s’accrochant aux maigres indices, étouffant face à tant de mystère, presque claustrophobe face à cette maison, à ces souvenirs… Nous nous perdons.

Est-ce que j’ai adoré les personnages? Non pas vraiment. Ils sont quelques fois un peu trop tranchés pour nous paraître réaliste. Un peu trop caricaturaux finalement. Etait-ce le but de l’auteur pour nous permettre de nous perdre entre les époques encore une fois ? Je ne sais pas, mais je sais que quelques semaines après la lecture de ce roman, je n’ai pas de souvenirs précis d’eux, je n’ai pas envie de m’en rappeler. Ce sont des ombres que j’ai laissé derrière moi mais qui pourtant était des pièces très abruptes d’un puzzle complexe. Ils étaient l’intrigue, ils étaient le carburant de ce roman. Alors même si je n’en ai pas un souvenir impérissable, j’ai quelques scènes qui me reviennent, comme des rouages qui m’ont permis de comprendre qui avait fait quoi.


En bref, un thriller psychologique haletant, qui nous fait tourner les pages aussi vite qu’il retourne notre cerveau. Il réussit à nous perdre entre deux époques, entre deux femmes si peu semblable et pourtant si correspondante. L’auteur s’amuse à nous perdre entre deux époques dans une maison bien énigmatique qui rassemble des personnages abruptes et complexes. Je n’ai pas eu un coup de cœur pour ce roman et je pense que je finirai bien assez tôt par l’oublier mais je garderai le souvenir d’un lourd nuage de mystère enveloppant une maison si belle…  

Je remercie les éditions Mazarine ainsi que Net Galley France pour ce partenariat.

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